6 avril 2020

Les Lieux de Vie et d'Accueil sont soumis, comme toutes les structures de la protection de l’enfance, à rude épreuve.
À travers les nombreux échanges que nous avons avec les collègues, nous pouvons être fiers et sûrs de nos organisations. Les Lieux de Vie et d’Accueil sont une réponse adaptée, comme bien souvent, aux situations extrêmes. On y trouve des modalités de prise en charge sécurisantes, de l’engagement et des professionnels qui savent répondre à l'urgence.

Nous vivons une période extraordinaire, pour beaucoup, jamais dans nos vies nous n'avions connu l’isolement et la peur invisible. Mais nous sommes tous habités par cette envie de vivre et de faire vivre. Nous sommes là pour rassurer, accompagner, et continuer de protéger des enfants et des adultes vulnérables et fragiles. Nous vivons des instants fédérateurs, des instants qui montrent que les LVA sont solides, utiles, fiables. Souvent les LVA sont accusés d''être vulnérables : je serais curieux de connaitre le nombre de LVA qui sont en difficulté durant le confinement ?

Nous l’avons commencé sans protection, mise à part la confiance, l'espoir, et une certaine "naïveté", en pensant que l'aide allait arriver. Et pourtant nous sommes là, fiers de participer à la poursuite de notre mission qui consiste à protéger les plus vulnérables, nous sommes là dans la résistance face à l'abandon de certains départements. Ces départements qui, non contents de ne pas nous aider et de ne pas nous protéger, préfèrent ajouter du danger et de l'insécurité. Je crois qu'il faudra tenir comptabilité de ces actes. La mise en danger de nos vies, la non assistance à la poursuite de nos activités devront être traitées !

Les départements qui ont saccagé leur politique sociale où l'on se gargarise des coupes budgétaires, où l'on s'auto-congratule avec le secrétaire d'État, eux devront répondre de leur politique : "ces gens là " nous devrons les poursuivre. Il y aura les tribunaux de guerre ! Nous sommes la résistance !

Il est aussi essentiel de citer les départements qui nous soutiennent, qui prennent des mesures pour nous aider, avec leurs moyens. Parfois juste "un merci et un bravo" peuvent aider à surmonter cette épreuve inédite. Nous sommes autorisés par cinq départements. La ville de Paris nous appelle tous les jours pour connaitre nos besoins, nous fournit des masques, des solutions hydro-alcooliques, paye en avance ses factures. La Creuse répertorie nos besoins de façon hebdomadaire, organise des visio-conférences, pour prendre des nouvelles. La Marne répertorie les besoins et propose de l'aide éducative. Le Lot et Garonne relaye les informations et recense aussi nos besoins.

Les lieux de vie et d’ accueil font partie de ce maillage essentiel à la poursuite d'un service vers les plus fragiles : ici pas de droit de retrait, pas de peur, pas de couardise, mais de l'engagement, de la bienveillance, et de la passion.